L’esprit comme un programme de machine

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25 Responses to L’esprit comme un programme de machine

  1. LEMOINE dit :

    Je suppose que vous allez exposer plus en détail cette thèse fonctionnaliste car elle comporte de grandes ambiguïtés.

    Une fonction peut se comprendre comme réalisant une finalité ; mais il faut un agent doté d’intention.

    Cela peut s’appliquer à la vue dont on pourrait dire qu’elle est la fonction de l’œil (encore qu’on réduit considérablement l’idée de vue) mais c’est l’être vivant qui voit et explore ainsi son environnement. L’être vivant est en relation avec son environnement par l’intermédiaire de ses sens ; et son esprit (qui est alors l’agent doté d’intention) serait comme « le sens de ses sens ».

    Comment comprendre cela s’agissant de l’esprit (fonction du cerveau) ? Ne faut-il pas que l’esprit soit alors à la fois l’agent doté d’intention et la fonction qui permet à l’agent de réaliser sa finalité ? On en fait, il me semble, une fonction coordonnant les fonctions de tous les organes y compris le cerveau dont il est la fonction. On en fait effectivement une sorte de « sens des sens » ou « fonction des fonctions »

  2. Kip dit :

    Hello,

    Si les états mentaux sont appréhendés dans le modèle fonctionnaliste par leur fonction, ne reste-t-il pas le problème des qualia ? Et je pense notamment à l’argument des zombies : on pourrait imaginer un zombie, qui fontionnellement serait notre identique, mais qui n’aurait pas d' »impressions » associées à chacun de ses états. En lui donnant un coup de pied dans le tibia, il se comporterait en grimaçant de douleur, et en tenant sa jambe, mais il n’aurait pas l’impression de douleur, le qualia associé au comportement de douleur. En fait je me demande juste si les qualia ne deviennent pas des sortes d’épiphénomènes dans le fonctionnalisme.

  3. herve dit :

    Kip
    Si les états mentaux sont appréhendés dans le modèle fonctionnaliste par leur fonction, ne reste-t-il pas le problème des qualia ? Et je pense notamment à l’argument des zombies : on pourrait imaginer un zombie, qui fontionnellement serait notre identique, mais qui n’aurait pas d’”impressions” associées à chacun de ses états. En lui donnant un coup de pied dans le tibia, il se comporterait en grimaçant de douleur, et en tenant sa jambe, mais il n’aurait pas l’impression de douleur, le qualia associé au comportement de douleur. En fait je me demande juste si les qualia ne deviennent pas des sortes d’épiphénomènes dans le fonctionnalisme.

    herve
    Comment connaissez-vous les qualia des autres êtres humains autrement que par leurs expressions, attitudes, gestes, paroles, etc. ?
    Comment savez-vous que moi qui vous écris, j’éprouve ces qualia ?

  4. Kip dit :

    Raisonnement par analogie, ce n’est pas une certitude, mais une probabilité très forte que les autres soient comme moi. Quand je souffre, je ne me contente pas de me tordre de douleur, je ressens, j’ai une impression indescriptible très désagréable. Si lorsque je pose mon doigt sur une plaque de cuisson, et que mon doigt brûle, je ressens une vive douleur et je retire mon doigt. Mais pourquoi un être vivant ne pourrait-il pas simplement recevoir l’information « doigt brûle » qui le pousse à enlever son doigt dans le qualia de vive douleur ? Fonctionnellement, a priori il semble possible que nous puissions fonctionner sans qualia, à la manière d’un zombie.

  5. herve dit :

    Lorsque vous voyez quelqu’un se tordre de douleur, vous dites-vous : « je dois l’aider, car il es fortement probable qu’il souffre ? » ou vous précipitez-vous sans faire cette hypothèse ?

    Kip
    Fonctionnellement, a priori il semble possible que nous puissions fonctionner sans qualia, à la manière d’un zombie.

    herve
    En effet, si nous séparons « état mental de douleur » et « expression de douleur » nous sommes inéluctablement conduits à cette mise en suspens du jugement.

  6. Kip dit :

    « Lorsque vous voyez quelqu’un se tordre de douleur, vous dites-vous : “je dois l’aider, car il es fortement probable qu’il souffre ?” ou vous précipitez-vous sans faire cette hypothèse ? »
    Bien sûr que non, mais là tu mets sur le même plan raisonnement pratique et théorie de la connaissance.

  7. herve dit :

    J’essaie juste de montrer comment la référence à nos pratiques ordinaires peut permettre de déjouer les impasses de certaines « théories de la connaissance ».

  8. herve dit :

    François
    Lorsque l’on applique l’analogie du programme de la machine à l’esprit, le fonctionnaliste affirme que les états mentaux ressemblent aux états computationnels et sont réalisable dans une grande variété de systèmes physiques (et peut-être non physique). Autrement dit, parler d’esprit et d’opération mentale revient à faire une abstraction de ce qui « réalise » ces états.

    herve
    Hilary Putnam est revenu ultérieurement sur son fonctionnalisme de 1967 pour le critiquer et montrer notamment que l’approche computationnelle des états mentaux était insatisfaisante. Cf « Représentation et réalité », chap. « Pourquoi le fonctionnalisme n’a pas marché ».
    Extrait :
    « Ce que notre discussion vise à montrer pour la philosophie de l’esprit, c’est que les attitudes propositionnelles, comme les appellent les philosophes – c’est-à-dire des choses telles que « croire que la neige est blanche » et « être sûr que le chat est sur le tapis » -, ne sont pas des « états » du cerveau et du système nerveux humains considérés isolément, en dehors de l’environnement social et non humain. A fortiori, ce ne sont pas des « états fonctionnels » – c’est-à-dire des états que l’on pourrait définir à l’aide de paramètres qui entreraient dans une description de l’organisme sous forme de logiciel. *Le fonctionnalisme, compris comme la thèse selon laquelle les attitudes propositionnelles sont de simples états computationnels du cerveau, ne saurait être correct.* »
    La dernière phrase est mise en italiques par Putnam, op.cit., NRF Gallimard, 1990, p. 128

  9. LEMOINE dit :

    En relisant l’exposé à la lumière des commentaires qu’il inspire je comprends que le fonctionnalisme pense en terme d’input/causalité-computation/output c’est-à-dire de fonction sans finalité.

    On peut certes imaginer toutes sortes de mécanismes, de zombies, d’extra-terrestres dotés de fonctions sans finalité. Ces êtres seraient capables de répondre à une stimulation par un comportement mais ce comportement n’accomplirait rien d’intentionnel. Leur fonction ainsi conçue serait pensée sans relation à d’autres êtres, sans échange et sans compréhension réciproque et sans communication (ou simulés). On pourrait dire sans faire de jeu de mots que ce serait une fonction fonctionnelle.

    S’il s’agit de cela, on parle à peu près de rien puisqu’il manque manifestement toujours l’essentiel.

  10. loic dit :

    CQFD!

  11. Francois Loth dit :

    Réponse à Mr Lemoine.

    Oui le fonctionnalisme computationnel permet de réduire les états mentaux aux états d’une machine de calcul. Ce n’est pas le seul fonctionnalisme. En effet, la théorie représentationnelle de Jerry Fodor en particulier, est une théorie fonctionnaliste qui intègre le caractère intentionnel de l’esprit.

    Ce fonctionnalisme, même s’il s’inspire de l’analogie avec le programme d’un ordinateur, ne postule pas que nos états mentaux sont réalisés par des processus computationnels. Centrale à cette conception est l’idée que les esprits manipulent des représentations mentales dans la forme de phrases en dehors de leur interprétation sémantique. En cela, la thèse de Fodor ressemble encore au fonctionnalisme computationnel. Pour poser la question rapidement, on peut se demander comment un symbole manipulé par une machine reçoit sa signification ? La signification est-elle intrinsèque ? Ce qu’un symbole signifie est-il construit dans le symbole ?

    Répondre à cette question remplirait-il ce « manque manifestement toujours essentiel » que vous évoquez ?

  12. Francois Loth dit :

    Réponse à Hervé.

    Vous avez raison Hervé de noter que Putnam, bien qu’initiateur du fonctionnalisme computationnel est revenu sur sa thèse. Ce qu’il s’agissait de mette en évidence dans ce billet était le lien entre l’argument de la réalisation multiple et la notion de propriété fonctionnelle.

  13. Francois Loth dit :

    Réponse à Loïc.

    CQFD… il faut voir !

    Certes la théorie fonctionnaliste de l’esprit semble lumineuse. Cependant, lorsque l’on s’en approche, on ne peut pas dire que tout ce qui constitue la thèse fonctionnaliste soit une théorie entièrement satisfaisante. Disons qu’elle séduit et qu’elle est bien en phase avec l’évolution tehcnologique de machines qui nous assistent dans nos tâches de pensée.

    Cependant, comment expliquer que le cerveau comme engin syntactique devienne un engin sémantique, c’est-à-dire, pouvant du sens aux symboles qu’il manipule ?

    Est-ce qu’une machine pourrait être programmée pour ressentir la douleur ? Un genre d’organisation fonctionnelle pourrait peut-être rendre possible la réalisation de la définition fonctionnelle de la douleur. Cette organisation fonctionnelle ne négligerait-elle pas, l’aspect qualitatif de cette douleur – autrement dit, ce qui fait que cette douleur est cette douleur ressentie de façon particulière ? Le fonctionnalisme ne passe-t-il pas à côté de tout un aspect de ce qu’on peut appeler l’esprit.

    Si CQFD signifie que l’on a trouvé une place à l’esprit dans notre monde physique grâce à la théorie fonctionnaliste, tout ne semble pas réglé.

    Bref, les états mentaux, consistent-ils exclusivement à dire qu’il sont des rôles causaux ?

  14. LEMOINE dit :

    Oui, il me semble effectivement que la question fondamentale devant laquelle semblent reculer ou que veulent occulter les auteurs dont vous avez exposé les idées jusqu’à présent est celle-ci : quelle dimension essentielle faut-il prendre en compte pour comprendre que l’esprit saisit le réel comme structuré et signifiant ? Question fondamentale car pour dire ce qu’il est, s’il a un lieu, une nature etc. il faut comprendre comment il opère. On pourrait dire qu’il faut comprendre sa langue.

    Et d’abord comment se saisit-il lui-même ? Car je me pense comme une personne alors que je suis objectivement différent de celui que j’ai été et que j’ai peine à me reconnaître sur d’anciennes photos. Je ne cesserai pas d’être moi si je perdais les deux jambes ; et si je pense à ma mort, je ne parviens pas à penser à mon anéantissement.

    Je vois en ma famille plus qu’une réunion d’individus. La famille ne disparaît pas avec la dispersion de ses membres ni même avec la mort de plusieurs d’entre eux. J’ai avec ma famille et tout ce qui m’entoure (en cercles de plus en plus larges) un lien qui est plus qu’une co-existence.

    Mon esprit opère avec des unités collectives : les hommes, la ville, le gouvernement, l’équipe de France, les téléspectateurs etc. comment les saisit-il et donc quelle est la nature de ces entités ?

    Je pense avec des signes chargés de sens comme des mots, des idéogrammes, des symboles. D’où vient le sens ?

    La réponse est bien sûr qu’il faut introduire la collectivité des hommes mais la question est : sous quelle forme ?

  15. Patrice Weisz dit :

    Il y a des auteurs américains qui ont poursuivis dans cette direction comme Douglas Hopfstadter dans le G.E.B (Gödel, Escher et Bach) en français chez interéditions (1984) qui essaie de montrer, à travers une analogie avec la construction de la démonstration du théorème de Gödel, comment un système symbolique peut se saisir lui-même grâce à un système de codification à un niveau supérieur (méta-niveau). Ces idées sont poursuivies dans un ouvrage fort amusant co-écrit avec David Dennett : « Vues de l’esprit » chez le même éditeur. Par ailleurs, Marvin Minsky a développé une théorie assez complète sur le fonctionnement symbolique du cerveau dans « La Société de l’esprit » également chez le même éditeur. Ces ouvrages étaient les bibles de la recherche en intelligence artificielle à l’époque de mes études. Ces idées ont été initiées par l’avènement des premiers ordinateurs. Hélas, depuis, les recherches en intelligence artificielle ont montrées leurs limites.
    Un programme informatique n’est qu’un système symbolique permettant d’ordonnancer simplement avec un langage de haut niveau une multitude de tâches d’un niveau inférieur.
    Effectivement, l’analogie avec l’esprit se poursuit notamment avec le fait que ce n’est pas en observant le comportement des circuits électroniques inférieurs que l’on peut en déduire les fonctions symboliques d’ordre supérieures, tout comme ce n’est pas en observant le fonctionnement des circuits neuronaux que l’on peut en déduire les idées se succédant dans l’esprit qui les habite.
    Les limites de ce modèle systémique se trouve malgré tout dans le fait qu’il nécessite un informaticien programmeur.
    De plus un logiciel ne fait que ce qu’on lui dit de faire et n’a ni imagination, ni intentionnalité, ni libre-arbitre.
    Si notre esprit est une grammaire formelle de haut niveau, le symbole de plus haut niveau est le symbole »Je » de l’auto-référence obligatoirement soumis lui-aussi à des processus causaux élémentaires déterminés. L’homme se retrouve alors n’être qu’un automate déroulant un programme établi en fonction d’inputs, sans possibilité créatives, ni, à fortiori, sans aucune faculté d’échapper aux lois physiques déterminant la succession de ses états matériels.
    Il me parait difficilement acceptable de se penser comme un système matériel dont la réponse ne dépend que de telle ou telle condition initiale.

  16. LOIC dit :

    la force de l’esprit est peut être dans cette pirouette: Comment avec quatres lettres (CQFD) on peut engendrer un débat et un questionnement..
    l’esprit est toujours en fonctionnement, tant qu’il est alimenté (physiquement) il doit fonctionner (spirituellement). Ne peut-on en ce qui le concerne parler de force au même titre que la gravitation..?
    et cette force n’à t’elle pas pour certains le nom de foi? de conscience ? la relation corps esprit n’est-elle pas pas une forme d’énergie?
    La solution métaphysique à ce problème, car c’en est un ! ne passe t’elle pas par la croyance en dieu, ce qui peut alors signifier : Fin des questions !
    Faut-il entrer dans ce débat ? pour le béotien que je suis : Une des grandes questions philosophique revient à toutes les époques, elle concerne l’existence de dieu..

  17. herve dit :

    François
    Pour poser la question rapidement, on peut se demander comment un symbole manipulé par une machine reçoit sa signification ? La signification est-elle intrinsèque ? Ce qu’un symbole signifie est-il construit dans le symbole ?

    hervé
    L’argument de la réalisation multiple proposé par Putnam en 1967 reste pertinent, même si l’on récuse comme il l’a fait par la suite la réduction des état mentaux à des états computationnels.
    Pour reformuler les questions que vous posez ci-dessus en prenant acte de la « réalisation multiple », on pourrait dire ceci : la phrase que je suis en train d’écrire apparaît dotée de signification à mes lecteurs, qu’elle soit écrite sur un écran d’ordinateur, une feuille de papier, etc. Il lui faut un support physique, mais elle en est relativement indépendante puisqu’elle n’est attachée à aucun d’entre eux en particulier.

    Il pourrait être fécond de reprendre comme vous le suggérez le questionnement à propos des états mentaux à partir de la signification : qu’est-ce qui donne une signification à ma phrase ? La signification implique-t-elle nécessairement des états mentaux internes, des qualia ?

  18. patrice weisz dit :

    Le symbole n’est qu’un signe, et, à ce titre, ne peut contenir aucun sens. Il n’est qu’un support en attente du sens que celui qui l’interprête va lui donner. Il n’y a aucun moyen de transmettre du sens ni d’en enfermer (voir la théorie de l’information de Shannon) ; on ne transmet que des signes à un récepteur. Tout est signe : le sens est donné par celui qui interprête le signe, et non par celui qui l’émet.
    Les choses n’ont de sens que le sens qu’on leur donne.
    Ce qui implique que celui qui donne la signification au symbole la possède déjà !
    La signification, la sémantique, associée à une phrase implique alors nécessairement un vécu formé de sensations et d’images mentales se référant à une mémoire.
    La signification est rattachée à une combinaison d’états antérieurs, à une conscience passée de soi et du monde.
    Si l’esprit est un système formel, les symboles sont la combinaisons d’autres symboles sans signification, dans une construction pyramidale syntaxique.
    Les symboles premiers, au niveau le plus bas, sont alors les seuls signifiants possibles, rattachés à des stimulis de sensations ou d’images extérieures.
    En conséquence, la signification ne peut que prendre, de façon indirecte, sa source dans la mémoire des phénomènes ou sensations perçus. L’ontogenèse de l’esprit suit vraisemblablement ce structuralisme depuis la jeune enfance, allant du donné-là à l’abstraction la plus poussée, en passant par la construction progressive du symbole « Je ».
    C’est en çà que le système symbolique ne peut être fermé sur lui-même.
    On rencontre là une des limites du travers fonctionnaliste : c’est une manière de tenter de modéliser mathématiquement le fonctionnement du cerveau, après avoir mathématisé le fonctionnement du monde.
    Mais tout comme dans les sciences physiques on ne peut pas se contenter d’identifier le modèle à la réalité, ni affirmer que la réalité du monde n’est rien d’autre que son modèle, une abstraction théorique opérationnelle recouvre inévitablement une réalité métaphysique qui fait que le monde est là et que nous sommes conscients de notre propre pensée.
    De la même façon un modèle « formel » de fonctionnement de l’esprit n’est pas l’esprit en soi, et nécessite aussi un interprétation du modèle, c’est à dire une réponse à ce qui se cache derrière inévitablement.
    Nier toute réalité autre, c’est s’enfermer dans un vaste système où les symboles répondent aux symboles, c’est se laisser aveugler par la puissance de l’abstraction mathématique, c’est oublier qu’il ne peut y avoir de signifiant sans signifié.

  19. Francois Loth dit :

    Réponse à Hervé.

    La signification ne semble pas liée aux états internes. Pour user du jargon, elle ne survient pas sur les états internes. Deux individus identiques, à la molécule près peuvent faire les mêmes énoncés qui pourront avoir deux significations différentes. La question métaphysique consiste à se demander, si cette différence dans les significations entraîne une différence dans les états mentaux. Si l’on est essentialiste au sujet des contenus mentaux, on insistera sur ce découplage avec la base réalisatrice. La notion de réalisation physique pourra même n’avoir que peut d’importance, disons qu’elle ne sera pas explicative dans le comportement. C’est, pour le dire vite, la position de Tyler Burge.

    Bref, ce qui donne la signification à une phrase n’est pas la structure interne qui n’est que syntaxe, mais la relation à l’environnement naturel, linguistique, historique. C’est en tout cas, ce que nous enseigne les expériences de pensée externalistes.

  20. Francois Loth dit :

    réponse à Patrice.

    La sémantique peut-elle être réduite à des notions qui ne seraient pas sémantiques ? La relation d’information est-elle une information objective ? Pour certains philosophes, qui se proposent de naturaliser les propriétés sémantiques, l’information est une donnée objective (Drestke « Explaining Behaviour »). C’est un vaste sujet. Certains billets sur la question pourront suivre.

  21. Francois Loth dit :

    Réponse à Loïc.

    On peut refuser de penser, dans une optique physicaliste, que la sémantique, c’est-à-dire, le sens des signes manipulés par un esprit soit un processus inexplicable. Une approche naturaliste de l’esprit, lorsqu’il est question de sémantique, consistera à chercher à réduire le sémantique à des signes, et le mental au non mental.

  22. herve dit :

    François
    Bref, ce qui donne la signification à une phrase n’est pas la structure interne qui n’est que syntaxe, mais la relation à l’environnement naturel, linguistique, historique. C’est en tout ca, ce que nous enseigne les expériences de pensée externalistes.

    herve
    Entièrement d’accord avec ça. C’est aussi ce qu’implique la fameuse maxime wittgensteinienne qui recommande de questionner l’usage plutôt que le sens : « Don’t ask for the meaning, ask for the use ! ». L’usage (voire les usages) d’une phrase implique « la relation à l’environnement naturel, linguistique, historique », c’est-à-dire les multiples façons dont des hommes appartenant à telle communauté historique, linguistique, utilisent telle ou telle phrase dans l’interaction avec leur environnement social et naturel.

  23. Mr Saden dit :

    On dit plus haut que ce qui manque a la machine est le libre arbitre, mais avez vous déjà fait quelque chose sans raison, sans cause? Le libre arbitre n’existe pas en tant que tel, toute nos actions sont causés par une multitude de faits passés et de croyances. Ainsi peut on dire que nous sommes différents d une machine complexe, si tout peut être expliqué par cause-croyance-conséquence? Tout ce que nous considérons comme acquis n’est il au fond que des traces de notre vécu (si je sais que la neige est blanche, c’est qu’on me l’a appris.)?

  24. François M dit :

    Article très intéressant.
    Pour ma part, je pense qu’il existe un système physique, en dehors de notre « réalité ». Ce système physique (hardware) contient physiquement un système logique (software), qui contient lui-même un système simulé (la simulation issus du résultat du software), qui est lui-même ce que nous appelons notre « réalité ». Ainsi la « Réalité Physique » (dont la forme reste à préciser : ce peut-être un quarks, un qubit, ou n’importe quel système physique pouvant physiquement contenir un processus computationnel) serait une sorte d’ordinateur, dans lequel s’exécute la “Réalité Spirituelle” (qui serait une sorte de logiciel restant également à définir en terme de structure software), permettant elle-même à la “Réalité éthérique” (la réalité simulée issu du software) d’exister. L’ensemble de ce système ternaire (Processus Physique, Processus Spirituel et Processus Ethérique) formant ainsi la “Réalité Absolue”. Dit autrement : La Trinité Divine, serait le système absolu permettant à l’Ame de Dieu (notre réalité) d’être simulé grâce à l’esprit de Dieu (le programme) s’éxécutant à l’intérieur du corps de Dieu (l’ordinateur). On est alors en droit de ce demander comment à pu appraître ce système… et pourquoi il n’existe pas plutôt rien à la place? Je pense que tout cela à rapport à l’idée absolue de « Commencement de l’Existence de la Réalité » :
    1)Le concept ponctuel de « Commencement » gérérant l’idée dimensionnelle de « Temps » (Temps du Commencement Spirituel).
    2)Le concept ponctuel d’ « Existence » gérérant l’idée dimensionnelle d’ « Energie » (Energie de l’Existence Physique).
    3)Le concept ponctuel de « Réalité » gérérant l’idée dimensionnelle d’ « Espace » (Espace de la Réalité Ethérique).
    Le concept de « Commencement » serait donc la première ligne du programme s’exécutant dans l’ordinateur physique de l' »Existence », permettant ainsi à la simulation de la « Réalité » d’exister.
    En effet, je pense que le système absolu de « Commencement de l’Existence de la Réalité » est le seul système absolu (trinité divine) pouvant expliquer la naissance du Temps, de l’Energie et de l’Espace (la matière n’étant qu’une configuration particulière de ces 3 dimensions primordiales) à partir de rien (ou plutôt à partir d’une idée) et donc expliquer l’existence de notre réalité plutôt que ça non-existence. Je pense également que l’idée primordiale de « Commencement de l’Existence de la Réalité » existe de fait, sans que rien n’ai besoin d’être créé. Car, quand on y songe. Imaginons: « a cette époque, il n’existe rien, c’est le néant ». Admettons. Rien que ça, cela signifie qu’en vérité : « Il a Commencé à Exister la Réalité du Néant »… Autrement dit : « Le Commencement de l’Existence de la Réalité Nulle ». En bref, de fait, il existe Dieu et le Néant, Dieu étant l’idée de « Commencement de l’Existence de la Réalité » étant située face à l’état primordiale de « Nullité » du Néant.
    A méditer;-)

  25. Francois Loth dit :

    Merci pour ce commentaire.
    Construire des systèmes exotiques c’est faire preuve manifestement d’imagination. La philosophie cherche à donner, en s’appuyant sur des arguments contenant des prémisses acceptées et intelligibles, de bonnes raisons d’adhérer à certaines conclusions.
    Comme vous le dites : à méditer 😉

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